Des Gardiens De L'arche De Noé

Des Gardiens De L'arche De Noé Akita americain

Akita americain

De la passion à l'élevage...

De la passion à l'élevage...

Comment définir le point de départ d'une passion?

Il y a tout d'abord... la rencontre, souvent au détour d'un magazine, ou d'une exposition. Un chien, avec ce regard, cette apparence ou cette puissance particulière, vous frappe. Par simple curiosité, vous cherchez à en savoir plus, pour vous apercevoir ensuite que, décidément, ce chien vous plaît énormément, et qu'il serait vraiment pour vous le chien idéal. Vous vous mettez à en rêver.

Puis, un beau jour, vous vous décidez à "passer à l'acte" (souvent après avoir fait quelques économies). Vous commencez par prospecter, dans des expositions canines, et/ou sur internet, puis vous visitez des élevage... et soudain, vous tombez sur ce chiot qui a ce "je-ne-sais-quoi" en plus : un regard, une attitude, une frimousse particulière. C'est La Rencontre avec votre "bonheur sur pattes". Et quelques temps plus tard, c'est "l'Arrivée" tant attendue.

Sur les conseils de l'éleveur, ou d'ami(e)s cynophiles, vous vous décidez à présenter votre louloute en exposition. Après tout, pourquoi pas? Vous rencontrerez d'autres propriétaires amoureux de leurs chien, et l'ambiance des expositions vous semble bon enfant. De plus, avoir un avis éclairé sur votre petit amour, vous fait tout simplement plaisir. Il est si beau, et vous en êtes si fier.

À l'exposition, vous rencontrez plein d'éleveurs passionnés. D'ailleurs, le courant passe tellement bien avec certains d'entre eux que vous vous liez d'amitié, et, plus tard, à force de leur rendre visite et de les voir évoluer avec leurs chiots, vous vous dites que ça vous tenterait bien d'avoir les vôtres à la maison. Enfin, au moins une fois. Juste une fois. Et vous vous lancez alors à la recherche d'un autre Akita, mais cette fois-ci, pour la reproduction. Vous avez été en quelque sorte... "contaminé".

Autre cas de figure, à ces mêmes expositions, des âmes bien intentionnées vous disent que ce serait dommage de faire stériliser votre chienne; elle est tellement belle. Et si en plus les juges la récompense... Alors pourquoi pas? Mais alors rien qu'une seule portée. Ce pourrait être une expérience intéressante. Et avoir plein de petits chiots de votre animal favori, ce serait amusant.

Dans les deux cas, il vous faudra trouver le bon partenaire pour votre fifille. Comment faire? Vous vous renseignez auprès de d'éleveur, et sur internet, pour savoir comment procéder pour trouver une saillie.

Soit vous louez les services d'un mâle chevronné d'élevage, soit vous l'achetez (là encore, pas mal de parcours divergent; certains se sont déjà pris au "jeu", et se lancent pleinement dans l'aventure en achetant un mâle). Mais comment le choisir?

Vous débutez alors un programme de recherche intensif: vous apprenez à lire les pedigrees; vous visitez beaucoup de sites d'éleveurs pour glaner un maximum d'informations ; dans le même ordre d'idée, vous participez à des forums spécialisés "akita", et commencez à savoir bien vous servir de certains moteurs de recherche (Google, Yahoo...).



Soit vous vous prenez au jeu, et continuez à en apprendre toujours plus. Vous adorez ce que vous apprenez, et souhaitez en apprendre toujours et encore plus. Vous serez ainsi "au point" pour la naissance de votre portée - portée qui ne sera certainement pas la dernière. A partir de là, vous serez compté au nombre des personnes affectées par ce terrible virus de l'élevage-passion. Et je suis au regret de vous dire que l'on n'en guérit pas. Oh, on peut finir par arrêter, mais on n'est jamais sûr de ne pas rechuter de temps à autre, au cours de sa vie :-))



Tout d'abord, qu'est-ce qu'un éleveur canin?



L'éleveur canin est la personne qui élève des chiens. Une évidence diront certains. Mais sait-on vraiment ce que fait un éleveur canin? D'aucuns vous diront que c'est mettre deux chiens ensemble et regarder faire Dame Nature. Détrompez-vous!



Un éleveur a un vrai rôle à jouer...



... vis-à-vis de ses propres chiens



En amont, l'éleveur doit apprendre à connaître la race qu'il élève (standard, caractéristiques physiques et mentales, besoins spécifiques...), choisir ses objectifs d'élevage (type, caractéristiques particulières à préserver ...), choisir ses reproducteurs en fonction desdits objectifs (lignées, infos santé...). Et enfin, il fera les mariages entre ses chiens. Bref, il doit tout planifier. Mais cela ne s'arrête pas là.



Il devra se montrer disponible pour eux (soins, entretien, câlins...), être présent pendant les naissances, intervenir au moindre problème (chiot coincé lors de la mise bas, qui ne respire plus...). L'éleveur endosse alors la casquette de "sage-femme". Ensuite, il devra constamment surveiller la maman et ses chiots, les soigner et aider ces derniers à se développer. En un mot, il sera une "seconde maman".



Il s'agira ensuite de trouver une bonne famille à ces chiots, conseiller les futures adoptants, les aider à choisir leur chiot. Et une fois les bébés partis, son rôle consistera toujours à conseiller les familles adoptantes, et répondre à leurs éventuelles questions... pour toute la durée de vie de leur chien. Ce rôle de conseiller et de spécialiste de la race élevée est un rôle qu'il ne quitte jamais.



Être éleveur demande un investissement personnel extrêmement important.



... vis-à-vis des autres éleveurs



En choisissant d'élever une race, l'éleveur canin s'engage à en être le gardien et le garant. Il doit donc faire son possible pour élever des chiens qui correspondront aux caractéristiques de la race, et qui ne transmettront pas de tares létales susceptibles de continuer à se propager. C'est pourquoi un éleveur ne peut faire l'économie des dépistages santé pour les maladies prépondérantes dans la race qu'il élève. Chaque éleveur est responsable de l'avenir et du devenir de la race qu'il élève. J'insiste beaucoup sur ce dernier point car je pense que trop de gens l'oublient lorsqu'ils font reproduire leurs chiens.



Autre point souvent oublié: la maîtrise de la consanguinité. C'est là un point essentiel si l'on souhaite que la race élevée perdure. La consanguinité en soi n'est pas néfaste, mais son utilisation abusive, non contrôlée et non réfléchie entraîne par contre des conséquences fâcheuses sur la santé animale (apparition plus fréquente de maladies récessives, affaiblissement du système immunitaire, baisse de la fertilité). L'étude des pedigrees est essentielle, et cela requiert de longues heures d'apprentissage et de recherche sur les lignées.



Vous l'aurez compris, on ne s'improvise pas éleveur. Mais alors, comment le devient-on? Existe-il une formation? Est-ce un métier?



L'éleveur canin, selon la loi française



Toute personne faisant reproduire son/ses chiens est un éleveur. Une distinction est néanmoins à faire entre élever en tant qu'"amateur" ou en tant que "professionnel".



Mais pour 2016, tout éleveur faisant naître plus une portée par an est considéré comme éleveur "professionnel".



En outre, tout éleveur doit posséder un affixe LOF, c'est-à-dire un nom d’élevage enregistré auprès de la Société Centrale Canine (SCC), afin de pouvoir céder ses chiots avec pedigree (rappel: un chien né en France mais ne possédant pas de pedigree LOF n'est pas un chien de race, et ce même si ses parents possèdent eux mêmes un pedigree LOF). 



Un affixe LOF définitif coûte 180€. Cela comprend uniquement l'achat de l'affixe, qui est attribué à vie.



L'éleveur "professionnel" doit remplir plusieurs obligations vis à vis de l'institution :



Se déclarer à la Préfecture et à la DSV, de son département.



Posséder un numéro de SIRET : la reproduction est en effet considérée comme une activité agricole à part entière, avec les obligations qui en découlent : tenue d'un cahier retraçant les entrées et sorties, d'un cahier vétérinaire, et obligatoirement cotiser pour la MSA.



Posséder un Certificat de Capacité, qui atteste de ses connaissances et qui fait donc office de diplôme.



Là encore, être éleveur ne s'improvise pas et nécessite d'être capable de se renseigner au préalable, d'assurer les démarches administratives imposées par la loi, pour être en règle avec les institutions, et aussi de se former un tant soit peu.



Pour cela, la formation pour obtenir le certificat est d'excellente qualité et donne de bonnes bases de travail, mais elle ne suffit pas. L'éleveur doit être capable d'apprendre constamment, à travers ses échanges avec les autres éleveurs (faire partie de groupes de discussions d'éleveurs est une bonne idée, voire une nécessité), les vétérinaires (et leurs publications, mises à disposition dans les écoles vétérinaires ou parfois directement sur internet), mais aussi assister à des conférences (dans la mesure du possible), être capable de rechercher des informations sur internet, et enfin lire abondamment des ouvrages consacrés à l'élevage et à la santé canine.



La recherche d'informations auprès de sources de qualité et un travail de réflexion sont aussi des nécessités.